Retours sur l’atelier biodiversité et aménagement du territoire

 

L’atelier sur la biodiversité et aménagement du territoire s’est déroulé sur la journée du vendredi 8 novembre, à Corbel.

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Pour retrouver l’article de présentation de cet événement, cliquez ici.

Les participants se sont rassemblés devant la salle des fêtes de Corbel, gracieusement mise à disposition par la municipalité.

Après un bref rappel du contexte de cet atelier, les participants se sont regroupés pour un covoiturage en direction du jardin de Gabrielle Arnould, paysagiste de Gabriella Gardens.

Quelques définitions

 Le paysage « est une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations », (convention européenne, 2000).

paysage et perception : il n’est pas uniquement géographique car il fait intervenir les sens. Sa définition est influencée par l’interprétation et par le besoin de l’observateur, on peut le qualifier comme un filtre culturel. Il ne fait pas seulement référence au paysage remarquable mais également au paysage du quotidien.
 Le paysagiste : l’essentiel de son travail se fait sur les sens et la perception d’après Gilles Clément, Petit bout de jardin planétaire - Tiers paysage.
Le premier travail du paysagiste est d’observer les abords du lieu où il doit intervenir. Qu’est ce que l’on peut ressentir ? Qu’est ce qui se passe ?

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Observation du terrain par les participants

Présentation et visite du jardin de Gabrielle Arnould

La situation
Après avoir observé cette parcelle pendant plus de deux ans, Gabrielle s’est décidée à l’acheter en avril 2013.
Positionné face à la pente, on observe à gauche de son jardin, un terrain en jachère. A droite, on note la présence de chevaux, il y a donc du pâturage et un apport régulier d’engrais naturel. Ainsi, le jardin de Gabrielle se trouve sur une prairie surement anciennement utilisée pour du pâturage.

Les ressources en eau et la géologie
Quand on lève la tête, on observe le massif de la Cochette, l’eau descend directement le long de la pente jusqu’à son jardin car il n’y a pas de plateau entre et que nous sommes situés sur un lit d’argile. Ainsi, l’eau fuit très facilement. Sur son terrain, il y a quatre sources d’eau dont trois qui vont directement dans une zone humide. L’eau se situe à environ 1m de profondeur.
Juste en dessous de son jardin, après la route, se trouve la zone humide qui est classée espace naturel protégé par le Conservatoire naturel de la Savoie. Celle-ci constitue une filtration pour l’alimentation en eau potable de Saint Christophe sur Guiers. Ainsi, l’équilibre de cet écosystème ne doit pas être modifié que ce soit par prélèvement d’eau où par ajout de substances.

L’orientation
En terme d’orientation, l’air froid descend de la Cochette mais n’atteint pas directement le jardin car il est arrêté par les arbres et les haies en lisière de parcelle.

La fréquentation
En amont de son terrain, se trouve un chemin de grande randonnée assez fréquenté et un chemin communal. Les habitudes des riverains font qu’il n’est pas toujours facile de se faire une place, même si elle est sur sa parcelle. Gabrielle pense qu’il ne faut pas faire d’obligation, il faut nuancer ses propos, car la biodiversité c’est aussi entre les humains.

Ainsi, dans la conception de son jardin, Gabrielle a pris en compte l’ensemble des éléments naturels, humains et sociaux afin de se fondre au mieux dans le paysage existant.

Des aménagements porteurs de biodiversité

 Favoriser la mise en place de haies multispécifiques crée un biotope car il permet aux oiseaux et autres animaux de se nicher. Les haies bocagères permettent un travail de la terre, notamment grâce aux racines.
 Garder un carré d’herbe non fauché favorise la diversité des espèces.
 Intégrer un plan d’eau avec si possible une zone d’ombre et au contour non rectiligne. Gabrielle a créé une mare de 230m² orientée sud-ouest avec une noue paysagère. Cette dernière sert de zone de filtration grâce à des roseaux (non invasifs).
 Laisser l’herbe pousser, ne la coupez pas à ras pour laisser de l’humidité, surtout en été !
 Vignes, haies et arbustes : mélanger les essences locales, elles ne pousseront pas aux mêmes rythmes et permettront d’accueillir une grande diversité d’espèces à des moments différents.
 Favoriser la traction animale pour un premier labour sur une grande surface. En Chartreuse, la structure Sherpane travaille à la grelinette avec un cheval nommé Naquilou.

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Dans le même esprit, l’association des Jardins de Noé a travaillé sur une charte constituée de 10 commandements pour aboutir à un jardin dont les pratiques sont favorables à la biodiversité.

Qu’est ce qu’un Jardin Feng Shui ?
Contrairement à ce que certains pensent, ce n’est pas une approche moderne mais plutôt ancienne, qui provient d’Asie. La technique du Feng Shui est une science qui demande un gros travail d’observation. Différentes méthodes peuvent être utilisées pour construire son jardin, certaines sont plus complexes que d’autres. Pour obtenir les premiers résultats, il faut compter environ cinq années. Dans la conception le dessin est important car il sert de base de travail, il donne une idée de ce à quoi on souhaite aboutir.

Le jardin ethnobotanique de Corbel

Le jardin ethnobotanique de Corbel se situe dans le bourg, juste au dessus de la route principale. Il a été réalisé par l’association Jardins du Monde Montagne représentée le jour de l’atelier par Isabelle Cavallo et par Gabrielle Arnould .
Il existe actuellement neuf jardins ethnobotaniques en Chartreuse, chacun possédant une thématique différente.

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A Corbel, le jardin s’est construit sur son histoire. En effet, la création de ce lieu s’est réalisée en lien avec le paysage. Comment arriver à intégrer le jardin dans le village ?
Isabelle Cavallo a commencé par parler de la biodiversité ordinaire, à savoir comment elle était prise en compte aujourd’hui ?
Ce concept ne se limite pas à mettre la biodiversité sous cloche, il est vécu au quotidien. Ainsi, ce moment a été l’occasion d’en apprendre plus sur les traditions et les usages des plantes en Chartreuse.

L’exemple du frêne
Dans les années 1950-1960, le frêne était une essence énormément utilisée pour la construction d’outils, les activités de loisirs, la pharmacie, etc.
Aujourd’hui, avec la disparition de ces usages, le frêne apparait comme une espèce envahissante. Ainsi, les usages façonnent le paysage et rend visible leurs évolutions.

Une déclinaison en quatre tableaux
Le jardin a été divisé en quatre parties qui reprennent les paysages que l’on peut retrouver. En amont, il y a une représentation très minérale puis, en allant vers l’aval, c’est un paysage de plaine et un cours d’eau plus calme.
Au delà des représentations, cette démarche permet de partager et de renforcer les liens entre les habitants.

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Un peu d’histoire sur ce jardin
Le jardin a été créé en 1996 par un lycée horticole, dans le but de réintroduire des bocages. A l’époque, le Parc de Chartreuse venait d’être créé et il y avait une forte volonté d’intégrer ce jardin dans sa dynamique pour en faire un lieu d’accueil.
Laissé ensuite à l’abandon pendant quelques années, Gabrielle en a fait son lieu d’expérimentation pour sa formation en temps que paysagiste, et ce grâce à la volonté du Maire de Corbel.


Le saviez vous ?

L’histoire de Corbel est fortement liée à l’eau et le jardin ethnobotanique a recréé son histoire en miniature, à travers une lecture du paysage.

Biodiversité et aménagement du territoire dans le domaine public du Parc naturel régional de Chartreuse

Après avoir repris des forces lors du buffet, les participants se sont rassemblés autour d’un cercle, où Armelle De l’Eprevier, chargée d’étude paysage au Parc naturel régional de Chartreuse, a fait part de ses connaissances en matière d’aménagement du territoire.

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Le rôle du Parc de Chartreuse est de porter conseils et assistances aux collectivités par rapport à la réalisation de projets en vue de tenir compte le plus possible de la biodiversité. Il les aide également à trouver des financements, faire des animations, construire des documents, etc.

Chacun à son échelle peut agir sur la biodiversité

 Il faut savoir qu’aujourd’hui près de 80% des haies françaises sont composées d’essences mono spécifiques. Ce type d’aménagement constitue une solution simpliste, non porteuse de la biodiversité (pas d’insectes) et demande un entretien important.

 Les murs de soutènement et les remblais peuvent également être porteurs de biodiversité.
En terme de gestion du terrassement, il est important de contrôler les apports et les extraction de terre. En effet, en important de la terre on prend également le cocktail des graines et par conséquent il est possible d’amener des espèces non adaptées au climat. Ce prélèvement est en partie responsable du fort développement des plantes invasives.

 La végétalisation des toitures est un aménagement de plus en plus évoqué, notamment avec les toitures terrasses.

De nombreux travaux ont été réalisés par le CAUE (Conseil Administratif dans l’Urbanisme et l’Environnement).
Aujourd’hui, tout est en train de changer sur le mode de vie et sur les connaissances en matière de développement durable.
Par exemple, dans le Grenelle 2010-2012, les documents d’urbanisme interdisent d’interdire aux collectivités toutes mesures allant dans le sens du développement durable.

Quelques exemples de mesures sur la commune de Corbel :
 les clôtures ne sont pas obligatoires, pour laisser libre la circulation
 les plantations sont à maintenir ou à remplacer par des essences locales
 ...

Ainsi, au cours de cette journée, les participants ont pu en apprendre plus sur les moyens et les pratiques possibles dans un jardin afin de favoriser la biodiversité. Grâce aux conseils et aux échanges qui ont eu lieu avec les spécialistes, les participants ont pu mieux comprendre la complexité et la nécessité de prendre en compte l’ensemble des éléments du paysage avant d’entamer un quelconque aménagement.

Rappel du contexte
Nous vous rappelons que l’atelier de la biodiversité présenté ci-dessus fait partie d’une série de quatre ateliers de la biodiversité. Pour en savoir plus sur ce programme d’actions, vous pouvez consulter l’article de présentation.


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